Les milices bourgeoises naquirent de l’affranchissement des communes. Aussi, les Mayeurs eurent intérêt a familiariser les citoyens avec l’exercice des armes.

Des exemptions et privilèges furent accordés à ces corporations.

Ces compagnies spéciales formées de gens zélés étaient encouragées par le Roi. Ils sont des soldats disciplinés et connaissant les armes.

Les soldats sont revêtus d’armure en fer, et de cottes de mailles, le casque en acier et la main armée de pique solide.

Ils couvraient de leurs pavois des archers mobiles formés de longue date à l’arc et à l’arbalète.

Dès le XIIe siècle la commune de Saint-Quentin avait déjà sa devise de 1557 : Tot cives, tot milites et fournissait au Comte Raoul du Vermandois une troupe nombreuse d’arbalétriers bien équipés de gorgerins, bachières, garde-bras pour aller à Reims, se réunir à l’armée de Charles Gros, menacée par l’ Empereur d’ Allemagne, Henri V.

En juillet 1214, la commune se trouvait au plus fort de la bataille de Bouvines, avec Wallon de Montigny, habitant de Saint-Quentin et porte-étendard du Roi de France. En 1253 la ville comportait 300 sergents a pied.

En 1297, la commune envoya des hommes à Courtrai, pour soutenir le Comte de Flandres, et ensuite en 1339 les arbalétriers et cavaliers se retrouvaient de nouveau en Flandres avec Philippe de Valois, qui projetait de partir en Angleterre.

Charles V les organisa en corporations en 1339 et leur défendit les jeux de hasard.

En 1350, la commune participe au siège de Saint-Valéry-sur-Somme. On indique aussi une participation en 1340  à la bataille d’Arras.

Un document des archives de l’hôtel de ville, datant du 24 août 1416  est une lettre de Charles VI qui règle les statuts de la compagnie d’archers et d’arbalétriers.

Sans compter, les nombreux services rendus à la Patrie, depuis le XIIIe siècle  on sait que de nombreux canonniers et arquebusiers périrent lors du siège de 1557.

Dans le courant du XVe siècle, l’arquebuse remplaça l’arbalète et le roi les autorisa à prendre le titre d’Arquebusiers. C’est de cette époque que date l’établissement des canonniers arquebusiers. La compagnie était franche, libre et volontaire et nul n'était contraint de rester au service du Mayeur et des échevins.

En 1558, il prirent un rôle glorieux à la prise de Calais.

Le Mayeur ordonne le 7 mai 1562 que les arquebusiers et les arbalétriers seraient placés à la porte de la ville pour éviter les séditions que la famine pourrait faire éclater.

Dés avant 1597, les canonniers-arquebusiers jouissaient d’un droit de vingt pots de vin, du meilleur de la ville, pour chaque dimanche de l’année. Ce droit a été confirmé de règne en règne et fut converti par la suite en une somme de 300 livres par an.

Les associations de l’arquebuse, tendirent vers le XVIIe siècle, à devenir des compagnies de plaisir et les réunions se tenaient déjà en 1604 dans le jardin et l’hôtel situés rue au Charbon (rue des Canonniers). Le jardin fut agrandi, en 1687 par un don de Louis XIV pour l’éloignement du tir.

Le 1er avril 1605, les canonniers reçurent l’ordre de garder les portes, avec les archers et les habitants, le jour de Pâques, et le suivant.

On parle du jardin acquis en 1604. La date de construction de l’hôtel n’est pas mentionnée mais il est cité en 1633, par la fusion officielle des canonniers et des arquebusiers. Son embellissement est réalisé en 1687, par la construction de la face sculptée au moyen d’un don du roi Louis XIV.

L’hôtel comprenait une vaste salle d’armes, ornée de vitraux remarquables et de tableaux à l’huile, notamment un tableau de la Place de l’hôtel de ville daté de 1650, où lors d’une restauration en 1768, par le peintre local Toiman, où furent ajoutées les rangées de canonniers avec leurs drapeaux (hors de toute proportion).

Au XVIIe siècle, il y avait 3 compagnies :

Les arbalétriers à Ste-Marguerite,

Les canonniers du Bon vouloir, ou petits canonniers,

Les canonniers du Serment de Madame Ste Barbe, ou grands canonniers.

Pour qu’ils gardent leurs droits, octrois, franchises, privilèges (en date du 24 avril 1733, on note exemption de garde, du guet, et du logement des gens de guerres) accordés par les Rois de France, ils se réunirent le 11 septembre 1617 et dirent qu’ils avaient besoin d’un capitaine. Ce sera le baron de Ferrière qui sera nommé le 1er octobre.

Les canonniers  doivent notamment s’équiper à leur frais d’une arquebuse, d’un mousquet, bandoulières, épée, petit baril de poudre, et balles.

Les grades sont cornettes (porte étendard) sergents, chevaliers, officiers et restent toutefois soumis au mayeur, et doivent répondre aux alarmes lorsque bondit la cloche.

En 1790, disparition des Compagnies privilégiées, elles déposent leurs drapeaux en la Collégiale le 20 Juillet 1790.

«Lesquels joiront des privilèges, droits et exemptions, comme les autres et marcheront à l’advenir, que soulz un seul drapeau, à charge neantm’oings qu’ils presteront le serment».

 

La bataille et le siège de 1557

Le monument de 1557

La Porte des Canonniers