La cité romaine n'est pas très importante, au maximum 2000 ou 3000 habitants. On en a retrouvé des vestiges (tuiles, pierres sculptées, mosaïques, monnaies, fondations de maisons) au XIXe siècle, et lors des travaux de la place de l'hôtel de ville en 1989 (voir photo). Là se trouvaient des maisons romaines, avec hypocaustes. Les quartiers habités se trouvent sans doute sur le côté ouest de la colline. Un temple, dédié au dieu «Auguste» des Romains et au dieu Gaulois «Volkanus», était peut-être à l'emplacement de la basilique actuelle.

Fouilles Place de l'Hôtel de Ville en 1989
Les 2 cités Aouste et Augusta

 

Le croquis publié dans le «Guetteur» vers 1850 représente la ville à une époque que l'on peut situer vers le IVe siècle. Augusta occupait le versant méridional de la colline. Elle ne semble pas avoir dépassé à l'est, la rue d'Isle ; au nord, la place de l'Hôtel de ville ; à l'ouest, la rue d'Aumale ; au sud, la Somme. La rue Voltaire correspond à l'axe de cette petite cité. On voit les remparts de l'époque, construits à la hâte au moment des invasions barbares. On y voit également l'église qui se trouve en haut de la butte, là où se trouve actuellement la basilique.

Les directions des voies romaines y sont indiquées ainsi que le pont sur la Somme et la chapelle dédiée à Saint Quentin.

L'enceinte qui entoure le «Bourg» se retrouve dans le plan actuel du centre ville avec les rues du Gouvernement et de la Sous-Préfecture.

 

Quentin y fut emprisonné, martyrisé et décapité dans les dernières années du IIIe siècle. La décomposition du monde romain l'atteignit ensuite. Aucun vestige postérieur à l'arrivée des «Franks» au Ve siècle n'a été retrouvé.

Au VIIe siècle, le tombeau du martyr Quentin enseveli sur la colline jouxtant l'emplacement d'Augusta est visité par de nombreux pèlerins. Autour de l'église s'élèvent diverses constructions. Ainsi se développe le «Vicus Sancti Quintini» qui, au IXe siècle devient un bourg. Cependant le vieux nom d'Augusta s'applique toujours à l'ancienne cité.

Dans les textes du Xe siècle, il n'est question que des remparts construits en 886 autour du bourg de Saint-Quentin, qui s'appelle dès lors le château de Saint-Quentin (castellum Sancti Quintini), et qu'il n'est fait aucune mention d'Augusta. Il y a donc lieu de croire qu'au Xe siècle la fortification  avait disparu  ou que, du  moins, elle était tellement. ruinée qu'elle ne constituait plus une véritable défense.

L'Augusta du dixième siècle était beaucoup moins peuplée que la ville romaine des IIe et IIIe siècles. On a trouvé (sous le règne de Louis XIII), à l'emplacement des anciens bastions Saint-Jean et Richelieu, un vaste cimetière qui prouve que notre cité renfermait sous le haut-empire une assez nombreuse population. Par contre, des sépultures isolées ou par petits groupes ont été trouvées en différents endroits de la ville, mais il n'y a guère que le cimetière mérovingien du Petit-Neuville, entre la rue (route) de La Fère et la rue d'Ostende, au delà du champ Saint-Lazare qui ait présenté un ensemble de sépultures, d'ailleurs peu nombreuses.

Les habitations des chanoines étaient probablement comprises entre la petite place Saint-Quentin, les rues de Granville, de Vesoul et la place des Enfants de Chœur. Des sépultures se trouvaient au sud-est de l'église devant le portail qui s'ouvre maintenant sur la petite place de Saint-Quentin..

Les maisons particulières du bourg de Saint-Quentin étaient généralement bâties en  bois, pour la plupart, couvertes en paille. Les Annales de Saint-Quentin nous apprennent qu'en 965 la moitié du bourg fut détruite par un incendie et que dix-neuf ans plus tard, en 984, le feu dévora encore la majeure partie des habitations. L'importance de ces désastres donne lieu de croire que les constructions étaient absolument rudimentaires, il faut nécessairement se les représenter comme ces cabanes de bois, de torchis et de chaume qui étaient encore en majorité dans les villages de nos environs, il y a encore peu de temps.

 

La légende de Saint Quentin

La place de l'Hôtel de Ville