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Il était un petit monument, à Saint-Quentin, qui nous rattachait à notre plus ancien passé, c'était le groupe sculptural, appelé le Petit-Saint-Quentin. Il était
logé dans une niche encadrée de moulures, à la façade d'une maison, qu'il a
fallu reconstruire après la guerre, Sur la rue Saint-Martin (actuelle rue Émile
Zola), à l'angle est de cette rue et de la rue du Palais de Justice (actuelle
rue Victor Basch). D'après la tradition, Quentin aurait été enfermé dans un cachot à cet endroit en 287, où il aurait fait jaillir une source. II était
taillé dans une pièce de chêne et se composait de quatre personnages, d'abord
le martyr Quintinus, assis entre deux bourreaux, dont chacun lui enfonçait une
broche à coups de marteau dans l'épaule, et au-dessus d'eux un gracieux petit
Jésus ou un angelot, encourageant du geste le saint confesseur. Il était de
conception naïve et d'exécution gauche. Il datait seulement de 1732, mais il
renouvelait assurément une image beaucoup plus ancienne. Le
propriétaire de la maison, évacué en 1917, avec tous les autres habitants,
l'avait laissé en place. A son retour de l'exode, la niche était vide, et
elle-même était écorchée par des éclats d'obus. La Société Académique, en 1927, a fait de nombreuses démarches en vue d'une restauration du Petit Saint-Quentin. Elle a ouvert une souscription publique, à laquelle les vieillards du béguinage Sainte-Anne ont, avec une générosité touchante, participé les premiers. M. Girodon, grand prix de Rome de peinture, a sculpté en ciment une nouvelle représentation du martyre de Quintinus. |
Le bas-relief en ciment sculpté par Gabriel Girodon (situé dans l'actuelle rue Émile Zola, au dessus du magasin faisant le coin avec la rue Victor Basch) |
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