La Commune est administrée par les Jurés dont le premier en importance est le Mayeur. Le Mayeur n'est que le premier des jurés, toutefois c’est lui qui est représenté à cheval avec une épée à la main devant deux des quatre sergents à verges qui l’accompagnent partout. En fait, il n'agit seul que dans très peu de cas : il doit par exemple, veiller à ce que les rapports entre patrons et ouvriers soient bons. Dans la plupart des circonstances, le maire et les jurés agissent de concert pour arbitrer les querelles des bourgeois. En l'absence du gouverneur, le mayeur a le commandement militaire de la place, 

Le second juré en importance est l’argentier (le trésorier : c'est souvent l'étape préalable à l'accession à la mairie). 

Le sceau du Mayeur, à cheval, accompagné de ses 2 sergents à verges.

Les jurés veillent jalousement a ce que les autres pouvoirs, royaux et ecclésiastiques n’empiètent pas sur leurs propres pouvoirs. 

L'appellation de jurés donnée aux magistrats de la ville n'est pas commune et ne se rencontre pas dans beaucoup de villes de France. Quentin de la Fons dit «qu'il ne connaît pas d'autre ville que celle de Bordeaux où il y ait des jurés comme à Saint-Quentin». Dans la plupart des communes, c'étaient seulement des échevins ou des pairs, comme à Poitiers, à Beauvais et à Crépy.

Les petits bourgeois ont la possibilité de s'exprimer pour les affaires importantes et sur les questions financières, dans le cadre d'assemblées élargies, par l'intermédiaire des soixante quatre représentants des enseignes. En effet, la ville est divisée en seize enseignes (à l'origine une organisation militaire) placées sous l'autorité d'un mayeur d'enseigne et de trois prud'hommes, vraisemblablement élus. Une partie des jurés peut-être élue par les mayeurs d’enseignes et  les prud’hommes. 

Les échevins (treize en 1292, nombre inchangé jusqu'au XVIe siècle) forment initialement le tribunal du  comte,  compétent  sur  la  vicomté  de Saint-Quentin, soit la ville, les faubourgs et la banlieue (réserve faite des fiefs). Ils sont choisis par le comte ou son vicomte, qui préside le tribunal. Depuis 1215 (peu après le rattachement au domaine royal) la nomination des échevins est confiée au maire et aux jurés. Les échevins s'intègrent progressivement aux instances communales. Toutefois, s'ils siègent désormais aux côtés des mayeurs et jurés pour gérer les affaires communales et exercer la justice civile et criminelle, ils n'en sont pas pour autant assimilés à la commune et conservent jalousement leurs attributions propres. 

La Commune dispose d'un personnel non négligeable (environ 60 personnes au XIIIe siècle):

- Le gardien de la maison de la Paix (ou maison du Plaid), adjoint administratif du mayeur,

- Un procureur, qui défend les intérêts de la Commune, des greffiers qui étudient les causes en litige et citent les témoins dans les affaires judiciaires

- Des avocats. Ces derniers sont largement sollicités car la commune est continuellement en procès avec le chapitre, les établissements monastiques, des particuliers et les officiers du roi à partir de 1214.

- Des clercs pour la gestion des biens de la commune et la perception des taxes, 

- Des sergents et quelques autres agents qui assurent la police, la garde des portes, la surveillance des marchés, le pesage, etc. 

- Des sergents à verge, qui accompagnent le Mayeur pour faire exécuter ses ordres, et des sergents à masse,

- Le Mayeur de la Halle et ses commis, un gardien des boucheries

- Les gardiens des portes, les sergents des enseignes, les gardes (de 20 à 100 et plus), un garde des fossés,

- Un chevalier du guet, des guetteurs, un gardien du beffroi, 

- Un crieur public,

- Les égards (ou experts) des boissons, des viandes,

- Un receveur des amendes 

- Des préposés aux travaux,

- Des commis aux béguinages, à la léproserie, aux hôpitaux, etc...

- Éventuellement des médecins, des chirurgiens.

 

La Commune