Philippe, cinquième enfant et premier fils de Louis VII, vient au monde le 26 août 1165.

Son éducation est confiée à un petit nombre de précepteurs, contrairement à la tradition qui veut que le dauphin fréquente les écoles abbatiales.

C’est au printemps 1179 que Louis VII, gagné par une paralysie progressive, le désigne comme successeur. Philippe II devient roi en 1180, à la mort de Louis VII. Le surnom d’Auguste lui sera donné plus tard, à la fois parce qu’il est né en août, et parce que, comme les Césars romains, il entreprendra d’«augmenter» son pays.

Isabelle de Hainaut, sa première épouse à laquelle il sera marié 10 ans, lui  donne en 1187 l'indispensable héritier de la Couronne, le futur Louis VIII le Lion, et meurt alors que son époux, parti pour la croisade, fait le siège de la ville d'Acre.

Son second mariage, célébré en 1193, avec Ingeborge de Danemark, ne sera jamais consommé. Après une nuit de noces catastrophique (dont le déroulement reste cependant un mystère), le roi, fou de rage, répudie sa nouvelle épouse et l'enferme dans une forteresse.

Plus tard, il rencontre Agnès, la fille de Berthold IV, duc de Méranie, en Bavière et décide de l'épouser après avoir répudié Ingeborge. A cette fin, il convoque un concile, au cours duquel les évêques lui donnent naturellement raison, mais Ingeborde en appelle au pape, qui lui donne également raison. L’affaire traîne jusqu’à ce que le pape, à bout d'arguments, jette l'interdit sur une partie de la France. Il n'existe pas, au Moyen Age pire châtiment pour le roi et ses sujets que d'être condamnés à vivre et à mourir sans le secours de la religion, mais le roi tient bon, et ce n’est qu’en 1200, touché par la misère morale de son peuple, que Philippe finit par promettre de reprendre Ingeborge et, le cœur brisé, de se séparer d'Agnès qui se retire au château de Poissy où elle mourra en 1201.

En 1184, Philippe réclame le Vermandois à Philippe d’Alsace, époux d’Eléonore. En 1185, Philippe d’Alsace renonce à ses prétentions sur le Vermandois. Eléonore échangera plus tard le Vermandois contre le Valois. Elle en fera donation à Philippe Auguste, à charge pour lui de confirmer les habitants de Saint-Quentin dans leurs droits et leurs franchises, en leur accordant la charte «Philippine».

C’est sous le règne de Philippe-Auguste que Paris, se modifie et devient l’une des villes les plus importantes d’Europe. Il la fait entourer de remparts et en fait paver les rues. Il réorganise la ville en profondeur, créant marchés et hôpitaux. Il supervise lui-même la construction de la forteresse du Louvre, qui deviendra, après bien des remaniements, la résidence parisienne des rois de France. 

En 1187, la France et l’Angleterre sont en guerre, mais à l’instigation du pape, il commande avec Richard la 3e croisade pour chasser Saladin de la ville sainte. Ils embarquent pour la terre sainte, où Barberousse doit les rejoindre. Pour trouver l’argent nécessaire à la croisade, Philippe Auguste crée un impôt «spécial et exceptionnel», d’un dixième des biens meubles et des revenus, baptisée «dîme saladine», très impopulaire parce qu'il ne concerne pas que les pauvres cette fois, mais également les clercs, les nobles et les bourgeois. Les barons associés aux prélats exigent que cette «énormité» soit annulée. Philippe, la mort dans l'âme, doit supprimer la dîme, mais trouve quand même de quoi armer 650 chevaliers, deux écuyers par chevalier et 4300 gens de pied.

A leur retour, Richard ayant été fait prisonnier en Allemagne, Philippe en profite pour envahir la Normandie et prendre Gisors, Neauphles et Chateauneuf.

En 1202, Philippe refuse de se joindre à la 4e croisade, il a trop à faire dans son pays avec ses 62 prévôtés (il y en avait 41 en 1179).

En 1204, il se rend maître de Château Gaillard, la plus grande forteresse d’Europe, érigée en 1196 par Richard. Il rallie le Poitou et conquiert l’Aquitaine et l’ouest de la Bretagne.

L'empereur d'Allemagne, le roi d'Angleterre, le comte de Flandre et le duc de Bourgogne se liguent contre Philippe-Auguste. Le 27 juillet 1214, à Bouvines, à la tête de son armée, suivi de tous les seigneurs de Picardie et d'un grand nombre d'habitants de Saint-Quentin, Philippe s'avance à la rencontre de l'ennemi et bat la coalition ennemie. La bataille est gagnée, et le comte de Salisbury, frère du roi d'Angleterre, conduit prisonnier à Saint-Quentin. Le roi, en récompense, comblera la ville de ses bienfaits.

En 1219, Philippe intervient dans la guerre contre les hérétiques Albigeois.

Il meurt à Mantes en 1223.

Eléonore                    

La Commune                    

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